Voici en quelques lignes les "mésaventures de Galland"
L'été 1941, Galland se trouvait à Saint-Omer, suspendu de vol une énième fois, après sa 70ème victoire. Dans une mêlée confuse au-dessus de la Manche, un des pilotes de son escadre que l'on ne put identifier, envoya au tapis le "Hurricane" d'un pilote emblématique, le Wing Commander Douglas Bader. Or, cet as de la chasse anglaise avait une caractéristique qui en disait long sur son amour du vol et de la chasse aérienne: il était amputé des deux jambes. On retrouva l'une de ses prothèses, très endommagée, dans l'épave de son appareil et un mécanicien allemand tenta en vain de la réparer. Galland choya ce valeureux ennemi, allant jusqu'à lui faire visiter la base aérienne dans sa torpédo et à l'installer dans un Messerschmitt que Bader lui demanda d'essayer. Galland, surpris et hésitant, dut le lui refuser: il savait trop bien quelle direction le Wing Commander aurait prise.
Avec l'accord de Göring, il fit avertir la R.A.F.,sur la longueur d'ondes du Secours International Maritime, que Douglas Bader était en bonne santé, qu'il réclamait ses prothèses de rechange...et une pipe neuve.
Quinze jours plus tard, Bader s'évada et Galland se fit sévèrement tancer. Ce qui n'arrangea pas les choses, c'est la manière dont les britanniques livrèrent les prothèses: ils attaquèrent le terrain de Saint-Omer et prévinrent les allemands par radio qu'ils trouveraient dans les décombres un colis pour Douglas Bader. Le moins que l'on puisse remarquer, c'est que cette fois, les anglais manquèrent singulièrement d'élégance! Bien entendu, Bader se fit reprendre.